Voici une question que l'on me pose souvent : comment se déroule la naissance d'un projet de décoration lorsque vous accompagnez un(e) client(e) ? Je vais donc me permettre, dans cet article, de vous livrer la vision toute personnelle qui habite mon esprit lorsque je suis missionnée pour un projet d'aménagement, que cela soit pour un particulier ou un professionnel. Au terme d'un processus créatif long et intense, une relation intime se noue toujours avec les destinataires du projet. Bienvenue dans les coulisses de ma maïeutique !
Comment assembler fonction, matière et apparence ? Voilà le trio indissociable de tout projet. Afin d'identifier dans le détail chacun de ces trois éléments, mon processus est toujours le même.
Je me remémore mes rencontres avec les clients, en m’appuyant sur les notes prises à ces occasions. À leur lecture me reviennent les émotions traversant leurs visages au fil de nos discussions, leur langage non verbal qui en disait parfois plus que leurs paroles…
C'est que, quelques fois, un projet de décoration, aussi superficiel puisse-t-il sembler au premier abord, est l’occasion de toucher un point essentiel que mes clients n'ont jamais évoqué avec leurs conjoint(e)s ou leurs familles. Je suis là, comme une intermédiaire, voire une médiatrice, chargée de traduire un point de discussion en un point d’équilibre familial qui ouvre un nouveau champ des possibles.
Je chérie ces instants au cours desquels je participe à de tels moments d’intimité.
Au-delà d’un style, qui peut donner la ligne directrice de l’expression du projet, il est question de valeurs et de manière de vivre. Nos entretiens sont longs, car il me faut souvent gratter le plâtre de l’apparence derrière lequel nous nous cachons tous, pour mettre au jour ce qui habite réellement mes interlocuteurs. Une relation de confiance se crée.
Crédit Photo : Karly Santiago - Tout est dit, réinventons notre intérieur !
Comment trouver l'inspiration à chaque nouveau projet ? Enfermée dans mon bureau tout de vert vêtu (ma couleur ressource !), entourée de magazines et autres "beaux livres" de ma bibliothèque, ainsi que des échantillons tangibles de ma matériauthèque, sous le regard bienveillant de ma papesse, Charlotte Perriand - et aussi dopée au thé vert + noix à grignoter, je dois bien l’admettre - me voilà armée pour investir le temple des muses, hum hum...
« Les limites sont celles que l’on s’impose »
Plus sérieusement, aucun grigri - pas même des bougies à l'odeur de bergamote - ne peut susciter chez moi plus de créativité que les images que je réunis pour chaque projet et conserve dans mon champ de vision jusqu’à ce que s’en dégage une sorte de cohérence. Il m'importe alors de traduire cela en mots et confronter ces mots aux valeurs de mes clients pour en vérifier le mariage. Je choisis ces mots avec soin, car ils pourront servir à faire passer un message au service de l'émancipation de la réalisation.
Si le bon accord est confirmé, j’associe à ce "moodboard" quelques couleurs. J'ai tendance à jouer avec les contrastes ; un pourpre associé à un jaune ocre, ou un vert sapin à un rose tendre... Il me fascine toujours de voir comment la couleur à elle seule peut modifier l’expression d’un lieu.
Puis, après le choix des matériaux. Vient la mise en espace ou la traduction du projet sur un plan pour vérifier sa fonctionnalité, et enfin les esquisses 3D (voire papier quelques fois). Si l'occasion m'est offerte de pouvoir dessiner quelques pièces de mobilier, le projet n'en sera que plus personnalisé.
Bien entendu, par principe, j’essaie toujours de distiller plaisir et curiosité dans chacune de mes propositions.
Lors de la présentation du projet aux clients, et en vue de sa validation, je leur rappelle que mon crédo est de les accompagner le plus loin possible dans l’expression de leur intention. À moi de leur exposer une version la plus aboutie possible ; à eux de se l'approprier en fonction de leurs propres limites, sachant que « les limites sont celles que l’on s’impose », sous-entendu : au diable l'avis des voisins !
S'ensuit le fameux dossier de consultation des entreprises et, avec lui, la validation du budget initial ; puis le démarrage du chantier.
Au fil des chantiers, j'ai beaucoup appris via mes échanges avec les artisans, dont le savoir faire et le sens pratique m'émerveillent toujours. Cette phase de réalisation est d'autant plus galvanisante que les esquisses prennent vie sous nos yeux. Une fois le chantier finalisé, me voilà déjà à l'écoute de la naissance d'un nouveau projet...
La Terre est malade et nos comportements changent. Pour le bien de la planète, les nouvelles générations ont déjà révolutionné leur façon de manger, de voyager et, désormais, ils réinventent leur manière de se meubler. Pas étonnant donc que l’eco-design soit en plein boom et, qu’à l’inverse, la bulle de la « fast-consommation » commence enfin à faire pschitt...
Rédigé par : Mélanie Trinkwell, Designer d'intérieur
Another one of those Anglicisms we've adopted in French, embracing the upbeat spirit of our English-speaking friends. We say “waouh” (and not “Yahoo!”, in the manner of my grandmother enjoying the Internet for the first time). Our Larousse dictionary describes it as an expression of “surprise mixed with admiration”. How, then, can we achieve this holy grail of interior design? Here are some ideas to hopefully bring the “wow” effect (or “eureka”, if you prefer) into your home.
Rédigé par : Mélanie Trinkwell, Interior Designer
My late grandmother, Simone, liked to close any kind of aesthetic debate with the wise saying: “each to their own (bad taste)!” In other spheres and other times, Nietzche maintained that “bad taste has its rights no less than good taste” and Galliano ironically retorted: “I prefer bad taste to a total absence of taste!” I propose we debate this vast subject in the field of decoration and furnishings...
Rédigé par : Mélanie Trinkwell, Interior Designer